L’endettement publique en 2020 :

  • USA : 129%
  • France : 115%
  • Suisse : 42.9%
  • Italie : 156
  • Chine : 66.8%
  • Japon : 266%

Les raisons de l’endettement ? Si dans la sphère privée le recours à l’endettement est vu comme une facilité de paiement ou encore une avance sur des recettes à venir, la raison est toute autre s’agissant de l’endettement public. En effet, le recours à l’endettement pour les Etats traduit une insuffisance des recettes pour le financement des dépenses. En d’autres termes, les dépenses de l’Etat sont supérieures à ses recettes.

Certains auteurs considèrent l’endettement comme de l’impôt différé soit une avance sur les recettes fiscales. Les limites de cette conception résident dans l’évolution croissante de la dette publique : si la dette est une avance sur l’impôt, comment n’arrive t-on pas à la rembourser à partir des recettes fiscales générées ?

Tout ceci est révélateur de l’importance sans cesse grandissante des dépenses publiques.

Que fera-t-on de toutes ces sommes ? Deux types de traitement sont envisageables : le remboursement ou l’effacement de la dette.

Le principe est acquis depuis l’origine : une dette doit être remboursée.

Dans le cas des Etats, la principale préoccupation porte sur les moyens qui permettront le remboursement. Où va t’on trouver l’argent pour rembourser la dette ?

Comme énoncé plus haut, l’endettement croissant des Etats traduit une insuffisance des recettes fiscales. On pourrait donc imaginer une augmentation des taux d’imposition. Cependant en l’état actuel des choses une telle solution paraît difficilement envisageable pour les Etats qui ont déjà du mal à faire accepter les taux actuels jugés élevés.

La deuxième solution consiste à prélever une partie de l’épargne des ménages. Ce scénario, s’il venait à se produire, ne serait pas inédit. En effet, une telle ponction a déjà eu lieu en Italie dans les années 1990 où l’Etat avait décidé – pour rentrer dans les conditions en matière d’endettement fixées par le traité de Maastricht – de prélever 0,6% sur le solde positif des comptes de dépôt. De même en 2013 à Chypre où le prélèvement forcé envisagé avec un taux à 6,75% contre plus de 10% préconisé par le FMI pour sauver le pays de la faillite avait finalement été abandonné.

Il existe une troisième solution qui s’articule autour de la notion d’Etat providence. Développée par Keynes, elle consiste à croire en un effet multiplicateur des investissements publics réalisés à partir des sommes empruntées. Ces sommes ainsi multipliées grâce aux investissements de l’Etat permettraient de rembourser les emprunts. Ce mécanisme sur le papier paraît judicieux mais confronté à la réalité a rarement produit les résultats escomptés. La preuve en est que les dettes publiques n’ont fait que croître.

Une autre solution pour rembourser la dette est de favoriser l’inflation. Cette inflation va générer une progression à froid de l’impôt donc plus de recettes fiscales. La conséquence pour les épargnants sera à l’inverse une baisse du pouvoir d’achat.

Enfin la dernière solution imaginée par certains est de faire la guerre : “ une bonne guerre pour relancer l’économie”. Cette croyance n’est en fait qu’une version du célèbre sophisme de la vitre cassée ou comment créer de la richesse en détruisant, sophisme démoli par Schumpeter à travers son théorie « destruction créatrice ».  L’histoire montre bien qu’aux sorties des guerres les belligérants s’endettent au profit d’une minorité.

L’on pourrait opter pour l’autre modalité de traitement de la dette : son effacement.

Elle passerait soit par une décision unilatérale de l’Etat soit par une décision d’annulation des banques centrales. Les conséquences de la première hypothèse sont connues de tous : un Etat réfractaire est mis de côté par la communauté internationale à titre de sanction et cela aura de très graves conséquences sur son économie.

En l’état actuel des choses, les banques centrales ne sauraient décider de l’annulation des dettes publiques en raison de traités qui l’interdisent.

Le constat final est que la seule issue possiblement envisageable à ces dettes étatiques est le remboursement. La question de l’origine des fonds demeure donc.

Les recettes publiques étant insuffisantes, il serait utopique d’espérer une baisse de la pression fiscale. La solution pour protéger notre épargne de cette main constamment tendue c’est de trouver des investissements nets d’impôt.

© Marie Yapo, François Charles-Edouard pour Sustainable Forestry Services

 

Sources : Letemps.ch, economie.gouv